Principales recommandations de l’Anses en faveur des personnes EHS

L’expertise de l’Anses, publiée le 27 Mars 2018, est basée sur l’analyse de la littérature scientifique traitant de l’exposition des personnes se déclarant electrohypersensibles (EHS) dans le domaine des radiofréquences et des basses fréquences.
Compte tenu de la complexité du sujet, l’Anses a adopté une démarche originale d’expertise et s’est également intéressée aux témoignages des parties prenantes (une vingtaine d’entretiens et l’étude d’un corpus de lettres de personnes EHS).

L’expertise conclut que l’électrohypersensibilité (EHS) n’est pas suffisamment bien caractérisée pour pouvoir être considérée comme un syndrome isolé et que la seule possibilité pour définir l’EHS repose sur l’auto-déclaration des personnes.
A l’heure actuelle, les mécanismes qui expliqueraient tout ou partie des symptômes des personnes se déclarant EHS restent inconnus et la perception directe des ondes électromagnétiques par l’être humain n’a pas été démontrée.

Au niveau international, suite à la consultation de l’Anses lancée dans 19 pays, il apparaît qu’aucun des pays consultés ne reconnaît l’EHS comme une maladie à part entière, dont la causalité aurait été identifiée. De plus les dispositions de prise en charge des personnes se déclarant électrohypersensibles sont rares et varient en fonction des pays.

Néanmoins, les symptômes ressentis peuvent avoir un retentissement important sur la qualité de vie des personnes et une prise en charge adaptée par les acteurs des domaines sanitaires et sociales doit être envisagée. D’autant qu’à l’heure actuelle, les programmes de formation médicale initiale et complémentaire ne traitent quasiment pas de cette question.

Les principales recommandations de l’Anses sont donc :

– d’améliorer la prise en charge des personnes se déclarant EHS par les acteurs des domaines sanitaire et social ;

– de pérenniser le financement la recherche sur l’electrohypersensibilité et de soutenir la mise en place d’infrastructures de recherche adaptées à l’EHS ;

A l’heure actuelle, la recherche en matière de radiofréquences (dont l’étude de l’électrohypersensibilité) est assurée grâce à un financement de l’Etat qui s’élève à 2 M€ par an.

– de suivre l’exposition du public aux champs électromagnétiques

http://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ND%202143

Grâce au dispositif national de mesure des ondes, l’Etat pilote des campagnes de mesures dans des bâtiments recevant du public (écoles, hôpitaux…) et sur les places de mairies à pas de temps réguliers pour apprécier les niveaux d’exposition auxquels est soumise la population et suivre leur évolution.